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Création : 04/10/2017 à 09:24 Mise à jour : 03/01/2022 à 06:02

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19 articles taggés Rédaction

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RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉE

 

 

RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉEQui ne s'est jamais confronté à l'écriture des barricades, à la révolte des humains ? Au combat de la différence dans l'intolérance et aux cris de rage et de désespoir des condamnés à mort ? Victor Hugo [1], Voltaire, Emile Zola [2], Jean-Paul Sartre, Primo Levi [3], Simone de Beauvoir [4] ; autant d'auteur·ice·s qui ont écrit leurs temps secoués de débats en faisant de leur plume une arme de l'engagement. Autant de manières de voir le monde et d'en dénoncer les dérives, de prendre part aux combats en penchant de ce côté-ci ou de ce côté-là de la balance. Autant de choses à dire. Oui, mais comment les dire ? Parce que comme le considère si bien Annie Ernaux [5], écrire n'est pas une activité hors du monde social.

 

 

I – DONNER SON CORPS ET SON ESPRIT                                                               

 

 

RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉEParler de l'engagement dans l'écriture sans évoquer Sartre serait comme oublier de mettre du lait dans la pâte à crêpes. Sartre est LE théoricien, dit-on, de la littérature engagée. Ses réflexions sur l'art de maîtriser les mots le poussent à s'interroger sur le sens profond de l'acte d'écrire. C'est ainsi que, dans son essai « Qu'est-ce que la littérature », publié en 1948, l'écriture se révèle au service d'une cause, d'une finalité politique, éthique. Une instrumentalisation pour ainsi dire. Écrire, c'est révéler et confronter : révéler le monde, la société, faire en sorte que personne ne puisse ignorer. Cette mise en lumière faite, le monde, la société sont devant un choix impératif : s'assumer ou changer. C'est en effet en dévoilant au travers des mots que l'auteur·ice s'engage, entre dans le mouvement et l'action. Car révéler, c'est nommer et nommer, c'est montrer. Montrer, c'est pouvoir changer. « Si vous nommez la conduite d'un individu, par exemple, écrit-il,  vous la lui révélez : il se voit et il se met à exister ».

RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉEPour Sartre, se vouloir engagé·e c'est avant tout se consacrer à la situation sociale, économique et politique ; à la condition humaine au sens large tout en se positionnant au centre des événements de son époque. « La littérature efficace, c'est la littérature qui entraîne l'homme vers l'amélioration de la condition des hommes et vers l'humanité ». Qu'iel le veuille ou non, celui ou celle qui écrit doit faire face à la réalité qui s'impose à iel et l'accompagne, en témoigner et l'inscrire dans son ½uvre par des revendications fortes et explicites. Parce qu'écrire est un acte. Un acte pour lequel l'auteur·ice est pleinement responsable et qu'iel se doit d'assumer. L'auteur·ice en est ainsi, pourrait-on dire, déterminé : iel s'adresse à tel public et utilise tel langage. En ce sens, le style et la dimension esthétique ne doivent être qu'un second plan, un appui qui sert le fond et la revendication générale.

RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉEMais si Sartre est considéré comme le maître de l'engagement, il faut aussi savoir démystifier sa vision des choses. L'engagement s'étale le long d'un large spectre avec des degrés différents ; il n'est pas uniquement restreint à l'usage des mots dans la direction d'une cause ou d'un combat.  Il ne signifie pas non plus prendre position de manière tranchée par rapport à des questions sociétales, politiques ou économiques. Certain·e·s diront même que le simple fait de produire une ½uvre littéraire, parce qu'elle traduit la vision du monde qu'à son auteur·ice et lui donne du sens, est une forme d'engagement. D'autres, que les thématiques dites « sociales » abordées dans tel roman le classent dans la catégorie « Littérature de l'engagement », et non « Littérature engagée », laquelle ne couvrirait que la période d'après-guerre. La « Littérature de l'engagement » viserait, elle, essentiellement à provoquer des controverses religieuses, des débats sociaux ou politiques et à dévoiler une certaine forme « d'art social » au sein du récit.

RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉEMais quoi qu'il en soit, en définitive, l'engagement demeure personnel. Il est d'abord tourné vers soi avant d'être tourné vers un quelconque lectorat. L'écriture engage le corps et l'esprit. L'imagination, la mémoire et les mots. Elle est un choix. L'engagement est le rapport qui lie finalement l'auteur·ice à son ½uvre. Il s'engage pour son récit, pour ses héros et avec eux. Il devient alors très important de considérer sa propre relation à l'écriture, d'en comprendre les raisons et les enjeux pour comprendre en quel sens elle nous engage. Qu'est-ce qu'écrire ? Pour quoi / pourquoi écrivez-vous ? Qu'avez-vous à dire ?  

 

 

II – L'ILLUSION DU RÉEL                                                                                              

 

 

RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉEEn partant du postulat sartrien selon lequel la littérature doit participer à la prise de conscience des humains quant à leur situation sociale ou politique et les mener à assumer leur liberté, comment écrire son temps ?

RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉEPuisque la littérature engagée est une littérature sociale qui a pour principale visée de « rejoindre » les humains et de les ouvrir à de nouvelles visions du monde, le meilleur moyen de s'engager est encore de dépeindre le réel avec la force du détail. « Décharner la réalité pour la faire voir », pour reprendre les termes d'Annie Ernaux. Il s'agit alors de rendre compte de cette réalité qui fait loi dans nos sociétés, ses imperfections autant que ce qu'elle peut avoir de beau, en comprenant bien que rien n'est complètement blanc ou noir, mais au contraire plein de nuances de gris. Ce n'est pas juste écrire une histoire où les humains seraient parfaits, conformes à ce que l'on attendrait d'eux selon des lignes de conduite présupposées. Ce n'est pas juste imaginer un environnement rose, dénué de conflits. C'est au contraire balayer au sens large la multiplicité qui compose notre temps : choisir de montrer la société dans son entièreté. S'attarder sur la vie et s'intéresser aux contrastes, à la différence des perceptions. Pointer avec les mots ce que les autres oublient de dépeindre : parce que la réalité sociale comprend la mixité et la multiculturalité, les classes sociales / culturelles / politiques et leur considération au quotidien, le handicap, les différentes sexualités, la place de la femme, de l'environnement, des animaux, la place de l'empathie, de la tolérance, l'indifférence, les supposés attendus physiques, les discriminations, leur dénonciation, les combats associatifs, la guerre, les conflits familiaux... Composer avec les différences qui existent au quotidien entre les gens et les retranscrire dans son récit, c'est déjà s'engager en faisant le choix de représenter l'altérité. C'est donner l'illusion du réel et aiguiser la sensibilité des hommes, leur permettre de se confronter à leurs manquements. Parce que, soyons honnêtes, que nous dit une histoire où les héros et héroïnes sont tous blancs, grands, parfaitement sculptés physiquement parlant, les cheveux soyeux et le regard de braise, où tout va pour le mieux tant sur le plan professionnel que familial en dépit de quelques petites aventures ; bref, l'image même du  personnage stéréotypé qui évolue dans un monde sans problème ? Difficile de s'y retrouver...
 
RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉEAlors comme ça l'illusion du réel serait l'apanage du réalisme ? Non, pas uniquement. Le fantastique peut être un puissant vecteur de l'engagement, lui aussi. Lorsqu'il recrée une société, qu'il lui donne des codes particuliers, il peut être amené à dénoncer ou améliorer une situation donnée. Le meilleur exemple est encore Harry Potter. Qui, en ayant lu les livres, en ayant visionné les films, n'a pas su y croire ? Harry Potter représente la construction d'un monde tangible, d'un univers fantastique qui s'inspire des lois du réel. C'est l'histoire d'une guerre, où se confondent les différences, les divergences entre croyances, où coexistent les classes sociales et les institutions de pouvoir (avouez, c'est quand même fort, l'idée du Ministère de la Magie !). C'est l'évolution de personnages dans un environnement où s'incarne la diversité, où tout n'est pas parfait. Où certains apparaissent ambivalents, d'autres discriminants, d'autres encore reproduisent les schémas parentaux et répètent ce qu'on leur a inculqué (tenez, Drago, par exemple). Et Rowling le dit elle-même : « Je voulais qu'Harry quitte le monde des Moldus et retrouve exactement les mêmes problèmes dans l'univers des sorciers. On y retrouve donc cette volonté d'imposer une hiérarchie, accentuée par les notions de fanatisme et de pureté de la race, qui sont de graves erreurs mais qui se manifestent dans le monde entier. Les gens aiment se croire supérieurs et s'enorgueillissent d'une pureté apparente, à défaut d'autre chose. Donc oui il y a bien un parallèle [avec le nazisme], mais pas avec lui seul. Je pense qu'on peut voir dans le ministère de la Magie, même avant la prise de possession de ce dernier, un lien avec un ou des régime(s) que nous connaissons et aimons tous. »
 
RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉEC'est toute la force de son univers. Il est crédible parce qu'il prend appui sur ce que nous connaissons tout en bâtissant quelque chose de nouveau. Rowling nous parle d'une société, de luttes et de pouvoir. Prenez Hermione par exemple, qui se donne corps et âme dans le combat contre l'oppression des Elfes et qui emploie les méthodes que nous connaissons (slogans, distribution de badges...) ou Dolores Ombrage qui débarque à Poudlard pour retourner tout le système éducatif. Rowling dénonce implicitement des faits particuliers, pose des questions qui concernent nos sociétés actuelles, file des métaphores, dépeint des situations qui ne sont pas sans rappeler celles qui font notre présent. Par exemple, dit-elle, « J'ai voulu bien consciemment montrer ce qu'est l'un des grands fléaux de la guerre : le massacre de personnes tout à fait innocentes. Un autre grand désastre provoqué par la guerre, c'est que des enfants perdent leurs familles » ; qui ne penserait pas à la Syrie ? À travers Poudlard, Rowling nous enseigne la tolérance et l'altérité : car son école est mixte, laïque, multiculturelle et multiraciale (sang-pur, sang-mêlé, né-Moldu pour la métaphore dans le monde sorcier).

RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉEEn somme, Harry Potter est universel dans ce que son récit a à nous dire, dans ce qu'il retranscrit.

 

 

III – TITILLER LA SENSIBILITÉ                                                                                  

 

 

RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉEQu'est-ce qui fait que le message peut être perçu par læ lecteur·ice ? Les thèses sont nombreuses à ce propos, mais quoi qu'il advienne, c'est bien en s'adressant au ressenti de son lectorat qu'un·e auteur·ice peut le toucher et lui faire entendre ce qu'iel souhaite lui dire. Autrement dit, pour être percutant, mieux vaut faire appel à sa sensibilité et ses émotions. L'aider à s'intégrer à votre monde et lui permettre une proximité avec vos personnages.

RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉELe but n'est pas de confronter læ lecteur·ice, de chercher son adhésion à tout prix et de lui dire à travers votre récit que vous avez raison et que lui a tort. Il ne faut jamais oublier que votre message sera perçu de différentes façons selon les personnalités auxquelles vous vous adressez. Chaque lecteur·ice voit avec ses propres lunettes, sa propre vision. À ce titre, il peut être parfois trop brutal de le confronter directement à votre message, cela risque de jouer en votre défaveur avec les esprits les plus récalcitrants. Ce serait un peu comme construire un mur avec votre annonce placardée juste sous son nez alors qu'iel avance tranquillement sur le chemin de sa lecture. Il y a de quoi briser les ardeurs, n'est-ce pas ? Néanmoins, cela peut aussi fonctionner de procéder ainsi. Le plus dur est en fait de trouver un juste milieu entre le « dire explicitement » et le « dire implicitement » qui, a contrario, risque de faire disparaître le message en le rendant illisible et inaudible par le lectorat parce que trop dissimulé. Tenez par exemple, pour continuer avec Harry Potter ; J.K Rowling n'a jamais ouvertement écrit dans ses romans que Dumbledore était homosexuel. Elle y a glissé des sous-entendus quant à une relation très forte et fusionnelle avec un autre sorcier. Ce n'est que lors d'une conférence, en 2007 soit juste après la sortie du septième tome qu'elle a révélé avoir « toujours pensé que Dumbledore était homosexuel ». Ce qui a enfin clos les spéculations et mis un point final au débat. S'il y avait débat, c'est que les lecteur·ice·s n'ont pas perçu d'une façon unanime ce que Rowling sous-entendait. C'est que certain·e·s croyaient à l'homosexualité de Dumbledore, d'autre pas et ces derniers ont alors été surpris de l'apprendre. On peut toujours questionner la volonté de percevoir le message, bien entendu... Dans ce cas précis, quelqu'un s'est levé et a quitté la conférence à la suite de la révélation. Cela veut dire beaucoup, non ?
 
RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉEEn ne révélant pas explicitement l'homosexualité de Dumbledore dans le récit, mais en le laissant entendre d'une certaine façon (plus ou moins perceptible, comprenez), Rowling a aussi évité l'écueil de poser une étiquette sur ce personnage emblématique de sa série. Les étiquettes vont souvent de paire avec un effet stigmatisant (voir Erving Goffman à ce sujet [6]). C'est-à-dire qu'elles se concentrent sur un aspect de la personne en omettant tous les autres, en faisant un « résumé » (si tant est qu'on puisse « résumer » quelqu'un...) sommaire. Dumbledore n'est pas seulement gay, il est encore animé d'une grande sagesse, représente une figure paternelle et possède une lourde histoire familiale (la liste est longue). En choisissant de traiter de tel ou tel sujet qui raccrocherait un personnage à une « minorité », faites attention à ne pas le dépeindre que sous un seul côté du spectre. Il doit être avant tout un ensemble cohérent dans sa construction. Le message n'en sera que plus fort. Pour prendre une image, il s'agirait par exemple que tous ses atomes soient liés entre eux, et non qu'un seul se détache des autres et ne devienne ce qui le définisse.  

 

 

IV – CONCLUSION                                                                                                             

 

 

RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉEVous l'aurez compris, écrire en se voulant engagé·e, ce n'est pas de la tarte. C'est avant tout se donner corps et âme à son récit, s'engager pour ses personnages et leur histoire, mais encore pour soi-même dans un projet pour le moins extraordinaire. C'est encore vouloir dénoncer des travers, donner de l'espoir en forgeant une réalité parallèle à la nôtre qui fonctionnerait presque comme une illusion. Un monde, précisément, auquel læ lecteur·ice est indubitablement capable de se raccrocher et des personnages solides qui lui ressemblent dans leur humanisme. Sans oublier bien entendu de retenir ses émotions et de jouer avec sa sensibilité. Car une histoire qui touche est une histoire qui marque la mémoire et change la focale. Il est des romans qui ont changé la vie de leurs lecteur·ice·s, qui leur ont ouvert les yeux. Le tout, c'est de savoir le faire avec humilité. Et n'oubliez pas : « On n'est pas écrivain pour avoir choisi de dire certaines choses mais pour avoir choisi de les dire d'une certaine façon », comme disait Jean-Paul Sartre.  

 

 

V – RESSOURCES ET ARTICLES CONNEXES                                                         

 

 

➳ Le compte-rendu de notre table ronde virtuelle #15 dédiée à l'écriture engagée
➳ Olivier NEVEUX, « LITTÉRATURE ENGAGÉE », Encyclopædia Universalis
➳ D'Encre et de Couleurs propose des articles très intéressants sur divers sujets notamment les maladies mentales, les phobies, les handicaps, les dépendances, etc.

 


[1] Voir Claude Gueux, par exemple, où Victor Hugo prend position sur la peine de mort.
[2]  Dans Germinal, Zola dépeint les conditions de vie épouvantables des ouvriers de la mine.
[3]  Si c'est un homme, le vécu de Primo Levi en camp de concentration.
[4] Pour son engagement littéraire dans la cause du féminisme.
[5] Considérée comme transfuge de classe (issue d'un milieu paysan, elle est devenue femme de lettres et professeure de lettres), elle écrit notamment son avortement, la maladie d'Alzheimer de sa mère ou son cancer du sein. Elle déclare à propos de l'écriture qu'elle est le « désir de bouleverser les hiérarchies littéraires et sociales en écrivant de manière identique sur des objets considérés comme indignes de la littérature, par exemple les supermarchés, le RER, et sur d'autres, plus nobles, comme les mécanismes de la mémoire, la sensation du temps, etc., en les associant »
[6] Stigmates. Les usages sociaux des handicaps ; selon ses termes, un individu stigmatisé  « se définit comme n'étant en rien différent d'un quelconque être humain, alors même qu'il se conçoit (et que les autres le définissent) comme quelqu'un à part. », ce, comme résultante du regard d'autrui sur les attributs de son identité considérés comme étant en décalage par rapport aux attentes normatives. Celui qui porte un stigmate est discrédité alors même que l'attribut qui stigmatise n'est pas en lui-même porteur de discrédit. On pourrait même dire que le stigmate n'existe pas et qu'il ne trouve d'existence que dans la valeur qu'on lui donne, à travers le regard et les définitions d'autrui.

 

 

RÉDACTION #1 : L'ÉCRITURE ENGAGÉE
Tags : Améliorer sa plume, Rédaction, Clow
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#Posté le mercredi 04 avril 2018 00:00

Modifié le mercredi 03 mars 2021 12:39

RÉDACTION #2 : LES DIALOGUES

 

 

RÉDACTION #2 : LES DIALOGUESIl existe des règles sur la mise en forme des dialogues et beaucoup en ignorent une partie. Nous avons donc décidé de se pencher sur ce sujet.

RÉDACTION #2 : LES DIALOGUESEn principe, les guillemets dits français (c'est-à-dire ceux-ci : « et ») introduisent et clôturent le dialogue. Toutefois, c'est assez contraignant et on tolère de plus en plus l'oubli des guillemets dans les dialogues.

RÉDACTION #2 : LES DIALOGUESLorsqu'on a une série de répliques, celles-ci sont introduites successivement par des tirets longs appelés tirets cadratins. Ça ressemble à ça : —. Un petit truc, le raccourci clavier pour obtenir un tiret cadratin est Alt+0151. Le tiret cadratin est toujours suivi d'un espace.

RÉDACTION #2 : LES DIALOGUESPour séparer la réplique de l'incise, c'est-à-dire de la petite partie qui explique qui parle, on utilise une virgule, sauf quand la réplique termine par un point d'exclamation ou d'interrogation. L'incise ne comporte jamais de majuscule, même dans le cas où la réplique se termine par un point d'interrogation ou d'exclamation. Faites bien attention à cela parce que les correcteurs automatiques ont tendance à mettre automatiquement la majuscule après ces signes de ponctuation.

Prenons un exemple pour clarifier ça :

« Quel est ton nom, gamin ? grommela Lugos
—    Tilän monsieur.
—    Avant qu'une quelconque décision soit prise, tu vas devoir te soumettre à une petite épreuve. L'acceptes-tu ? Dans le cas contraire, tu disparais. »

Tilän n'hésita pas, malgré la sueur qui s'accumulait dans son dos et le mauvais pressentiment qui l'étreignait. Disparaître ne signifiait pas quitter la pièce, cela sous-entendait quelque chose de beaucoup plus définitif. L'air inquiet de Damna ne fit qu'accentuer sa peur.

«  J'accepte de passer le test. » [extrait de The Fallen Blade de Psychée]

RÉDACTION #2 : LES DIALOGUESOn introduit la première réplique par l'ouverture des guillemets. Les deux répliques suivantes sont introduites par un tiret cadratin suivi d'un espace. On observe bien que l'incise « grommela Lugos » commence par une minuscule après le point d'interrogation. Le «  J'accepte de passer le test. » est simplement entre guillemets car c'est une réplique unique entre deux passages narratifs.

RÉDACTION #2 : LES DIALOGUESSi vous tenez à utiliser les guillemets, il faudra les fermer lorsque vous donnerez des précisions longues sur un personnage ou une situation avant de les rouvrir pour poursuivre le dialogue. L'exemple suivant met cela en évidence.

ex :
« Qui vas-tu choisir pour lui faire passer l'examen Lugos ? Clara, Gabriel, un des formateurs peut-être ? Ou bien moi ? questionna Damna.
— Moi. C'est moi qui le testerais. »

Un silence assourdissant prit  possession de la pièce avant que Damna ne gronde :

« Tu n'as jamais eu l'intention de l'accepter, n'est-ce-pas ? Tout ceci n'est qu'une mascarade pour le tuer. Je pensais que tu avais plus de respect pour ta parole. »  [extrait de The Fallen Blade de Psychée]

« Un silence assourdissant prit  possession de la pièce avant que Damna ne gronde : » est sorti du dialogue pour ne pas l'alourdir, les guillemets sont donc fermés avant et puis rouverts ensuite

RÉDACTION #2 : LES DIALOGUESSi vous devez écrire une réplique très longue, il se peut que vous soyez obligé d'y inclure des paragraphes pour en fluidifier la lecture. Les règles sont moins rigides à ce propos, tant que le lecteur peut identifier qu'il s'agit de la continuité de la réplique. Il est d'usage d'utiliser un » pour introduire la seconde partie de la réplique.

 

 

RESSOURCES ET ARTICLES CONNEXES                                                                 

 

 

➳ Le compte-rendu de notre table ronde virtuelle #7 dédiée aux dialogues
➳ Tout savoir à propos de la voix pour donner du caractère à vos personnages quand ils s'expriment

 

 

RÉDACTION #2 : LES DIALOGUES
Tags : Améliorer sa plume, Rédaction, Célia
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#Posté le dimanche 20 mai 2018 00:00

Modifié le samedi 06 mars 2021 08:53

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTION

 

 

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONQui n'a jamais eu la chance de lire et vivre ces scènes d'actions mythiques, ces combats à couper le souffle, ces retournements de situation que personne n'avait vu venir – parfois même pas l'auteur·ice ? Les scènes d'actions, c'est peut-être ce qui fait le plus vivre le roman, lui confère de l'adrénaline, du suspense, et qui lui donne ce pouvoir spécial de vous empêcher de le reposer et vous force à continuer de lire encore et encore, à la lumière de votre lampe de chevet, à 2:00 du matin alors que vous vous levez dans 4h pour aller bosser.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONMais comment construire de bonnes scènes d'action ? Comment captiver votre lecteur·ice sans tomber dans le cliché Michael Bay, comment lui faire vivre ces scènes que vous mettez tant d'énergie à imaginer et écrire ?

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONBien sûr, il n'existe pas de recette miracle – oh, surprise ! Cependant, on peut vous donner quelques conseils, des témoignages de lecture décevante à ne pas reproduire et certaines astuces pour ne pas tomber dans le déjà-vu sans âme. Alors, enfilez vos gants et votre casque, accrochez-vous, et c'est parti !
 
RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONUne scène d'action peut prendre plusieurs formes : un combat, une course-poursuite, une dispute, une victoire, une scène d'amour... Eh oui ! Trop souvent nous associons scènes d'action et combat à l'épée, ou bien à une bataille avec explosions, déclarations de derniers instants, terroristes, sang, bim bam boum.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONMais pas forcément.

 

 

I – MAIS C'EST QUOI L'ACTION ?                                                                                

 

 

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONL'action c'est – d'un point de vue philosophique – un mouvement, intentionnel ou pas, permettant de réaliser une intention. (Je vous la fait très courte là hein...)

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONKésako : L'action c'est, pour vous le dire d'une autre façon, un mouvement dans la réalité qui donne une existence à une intention ou volonté. C'est à dire qu'il y a d'abord l'idée /  le v½u / la volonté. Puis l'action.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONEt c'est en fait ici que réside – presque – tout ce qui permet de faire une bonne scène d'action. Retenez ça, lorsque vous écrivez, que votre scène d'action est la réalisation d'une volonté.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONÀ partir d'ici, tous les conseils que je vais vous donner s'accordent sur ce simple prédicat.

 

 

II – QUELQUES CONSEILS                                                                                             

 

 

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTION#1 Quels sont les enjeux ?

 

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONComme dit plus haut, une scène d'action peut aussi bien être un épique combat qu'une scène d'amour. Ce qui importe réellement, ce sont les enjeux de cette scène. Car en effet, puisque celle-ci va donner existence à une idée, une volonté, elle amène forcément avec elle des enjeux, plus ou moins importants dans l'intrigue, mais tout de même indispensables.

→ Quelles sont les conséquences qui vont découler de cette scène d'action ?
 
RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONQue ce soit lors d'une course-poursuite, d'un combat entre deux protagonistes, d'une déclaration d'amour, ou même d'une simple chute de pierres. Tout réside dans les enjeux que cela induit. Quels sont les personnages concernés ? Qu'est-ce que cette avalanche impromptue va déclencher dans la suite du chapitre ? Comment va évoluer l'histoire alors que machin vient de lâcher une révélation qui a l'effet d'une bombe ?

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONExemple : Vous vous baladez dans la rue, et d'un coup deux hommes apparaissent et se battent sur le chemin. Vous pouvez intervenir à la rigueur, mais en soit, vous ne les connaissez pas, vous avez d'autre chose à faire, et puis vous allez rater votre bus alors au pire osef... (bande de petits merdeux !)

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONCeci est une scène d'action sans enjeu. Maintenant, je rajoute quelques détails.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONVous vous baladez dans la rue, et d'un coup deux hommes apparaissent et se battent sur le chemin. Sauf que là un des deux hommes est votre petit frère. L'issue de ce combat aura un bien plus grand impact sur vous, vous vous impliquez émotionnellement, la scène d'action est bien plus prenante.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONAutre variante : Les deux hommes se battent pour quelqu'un que vous connaissez et auquel vous êtes un minimum attaché. Vous prenez un parti pour l'un ou l'autre combattant. Dès lors, l'issue du combat aura également un plus grand impact sur vous, car vous vous mettez à imaginer les différentes fins possibles, et vous en désirez une tout en redoutant les autres.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONOu alors, inversement, vous connaissez chacun des deux hommes et vous ne voulez pas prendre parti, car l'enjeu de ce combat est trop pénible moralement. C'est votre frère contre votre père, ou par exemple deux frères qui se battent, et vous connaissez le passé de chacun, et le seul fait qu'ils se cognent à cet instant et se fassent du mal vous procure des émotions (négatives ou positives).

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONBon. Maintenant que vous avez bien conscience de l'importance des enjeux d'une scène d'action, comment l'écrire ?

 

 

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTION#2 L'importance des sens et des émotions

 

 

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONJe vais repartir très très rapidement en philo, mais vous allez voir c'est tout simple et vous allez rapidement comprendre pourquoi. (Ouvrez juste votre esprit). Pour Platon, notre monde comporte deux dimensions : le monde sensible et le monde intelligible, aussi appelé “monde des Idées”. En gros, pour Platon, nos idées ne sont pas le fruit de notre réflexion, mais sont en fait des... choses, des formes, du monde intelligible qui “descendent” en quelque sorte dans notre esprit grâce à notre raison. Et c'est par nos actions que nous donnons une existence sensible à ces idées.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONComme je le disais, l'action, c'est “faire exister” (je n'utilise pas volontairement l'expression “donner vie”) une idée, un voeu, un souhait, un désir, enfin quelque chose qui à l'origine n'a pas de matière propre, de substance.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONEt le propre du monde sensible, notre monde quotidien pour Platon, eh bien comme son nom l'indique, ce sont nos sens. D'où la grande importance des sens dans les scènes d'action.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONUne scène d'action doit être une scène sensible. C'est d'ailleurs par cet aspect primordial qu'elle s'éloignera aussi d'une scène purement descriptive. D'où l'importance du choix des verbes, des adjectifs et de tous les détails qui rendent réels quelque chose.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONEn général, le premier conseil qui vient alors est de bien travailler l'aspect visuel de la scène. Je répondrai à ça que oui, c'est indéniable, mais... pas que. Est-ce qu'un aveugle vit dans un monde dénué de sensations ? Bon. C'est certain, décrire efficacement les scènes d'action permet de rendre un aspect très cinématographique de la scène. Mais il est pour moi vraiment important de mettre au premier plan l'aspect sensible et sensitif des événements.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONExemple : est-ce qu'une scène d'un combat épique, armée contre armée, a autant d'impact sur un téléspectateur si on coupe le son ? (je parle bien de “cas généraux”). Pour la rédaction d'une scène, c'est pareil.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONLe choix du vocabulaire doit donc être très précis. Je le dis et beaucoup s'accordent là-dessus, les scènes d'action s'écrivent, se réécrivent, se réécrivent encore. On essaye au maximum d'éviter les termes génériques : Il vit, il entendit, il toucha... et on préfère des synonymes plus précis pour procurer des sensations à læ lecteur·ice et lui permettre de mieux se plonger dans la scène tout en faisant travailler son imagination.

 

 

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTION#3 Situer l'action dans l'espace et le temps

 

 


RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONLe but d'une scène d'action, c'est de procurer des émotions et des sensations à læ lecteur·ice. (Je pourrais presque m'arrêter là en vrai haha.)

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONEt pour ce faire, læ lecteur·ice doit être capable de vivre la scène et de s'y projeter. Les ingrédients pour réussir cette recette sont d'un côté le choix du vocabulaire sensible, de l'autre, le replacement de la scène dans l'espace et le temps. En soit, il faut simplement garder à l'esprit qu'une scène d'action qui ne fonctionne pas est une scène qui a un souci de clarté, l'action s'y déroulant étant parfois incompréhensible.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONOr, une scène d'action est fortement impactée par l'arène. Il faut donc que l'auteur·ice ait une parfaite vision du lieu de l'action avant d'écrire ; et il faut faire en sorte que læ lecteur·ice ait une parfaite vision du lieu au moment de lire.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONNote : On dit souvent que pour écrire une bonne scène d'action, il faut privilégier des phrases courtes, avec des verbes d'actions et à la voix active. C'est quelque chose de généralement efficace, mais je tiens personnellement à préciser (elle fait la fifolle la Crickett) que cette technique n'est pas obligatoire, et qu'une scène d'action bien travaillée peut tout à fait fonctionner avec des phrases longues et complexes. (J'y viens tout de suite après.)

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONDonc, pour en revenir sur notre souci de clarté d'une scène, il y a une petite astuce toute simple : placer la scène d'action dans un lieu que læ lecteur·ice connaît déjà (déjà décrit plus tôt et plusieurs fois dans le livre), ou par faire visiter l'endroit par le ou les personnage(s) juste avant que l'action ne débute. Et bien sûr, faire interagir les personnages avec ce décor ne permettra que davantage d'ancrer l'action dans la réalité et donc d'impacter læ lecteur·ice.

 

 

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTION#4 Bien gérer le rythme (d'actions)

 

 

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONC'est ici que je me penche sur l'aspect temporel de la scène. Mon premier conseil est déjà de bien savoir combien de temps va prendre la scène avant de la rédiger. Est-ce que c'est une dispute entre deux personnages qui durera peut-être un peu moins d'une heure, ou bien un long combat qui s'étendra sur deux jours et une nuit, jusqu'à ce qu'un parti abandonne ou ne tombe de fatigue ? Savoir déjà combien de temps en tout prendra la scène vous permettra de gérer alors votre rythme.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONUn conseil récurrent déjà abordé est le fait de faire des phrases courtes, avec un verbe, et on enchaîne, on enchaîne, pour tenir læ lecteur·ice à bout de souffle. Sauf que, justement : votre lecteur·ice est à bout de souffle, comme s'il venait de courir un marathon. Alors autant ce rythme est parfait pour une scène telle qu'une course-poursuite, autant il ne se prête pas à toutes les occasions.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONC'est pourquoi plutôt que de considérer que « scène d'action = phrases courtes », je préfère vous conseiller « scène d'action = variation de rythme ». Vous voulez garder votre lecteur·ice prisonnier de votre texte, incapable d'aller se coucher alors qu'il est mort de fatigue mais ohmondieuçavafinircommentaaargh ? Évitez alors de faire une scène d'action “en ligne droite”, monotone et sans rebondissement. La monotonie provoque l'impression de lenteur, même à tempo rapide, alors que les brusques variations donnent une impression de vitesse et de relief. Mais tout en restant clair !

 

 

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTION#5 : Bien gérer le rythme (émotionnel)

 

 

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONJe continue ici sur la construction rythmique de la scène en prenant l'autre aspect de l'action : les sensations et émotions. Souvenez-vous, toujours, toujours : action = faire exister une volonté.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONEt le mieux pour mettre votre lecteur·ice K.O est le beau, le seul, l'unique : Yoyo émotionnel. On l'a tous connu dans la vie, en bien ou en mal, et on s'en souvient, car cet effet de yoyo renforce les émotions ressenties. Pour vos personnages, c'est pareil.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONL'auteur·ice peut donc construire sa scène d'action sur ce principe : le but est de jouer sur le dénouement positif / négatif de l'action (on se souvient des enjeux en cours), en alternant espoir et désespoir, afin de laisser læ lecteur·ice en perpétuelle incertitude sur l'issue de la scène.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTION

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONJe vais essayer de vous illustrer tout ce qu'on vient de dire dans un exemple de scène d'action efficace, avec un yoyo émotionnel, en plusieurs étapes :

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONPhase 1 : Le temps suspendu avant la scène. Ce temps peut être plus ou moins long selon le contexte, mais c'est durant ce petit moment volé que læ lecteur·ice recontextualise la scène dans l'espace et le temps. À présent, l'action a toutes les conditions nécessaires pour exister.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONPhase 2  (ou plutôt 1 bis, car elle est très rarement véritablement séparée de la “présentation” du contexte.) Lancement de l'action, prenons... un combat. Durant ce combat, le héros va faire face à un vilain réellement plus fort que lui (et on sait ça car soit on connaît déjà le vilain → enjeux en cours, soit parce qu'il a été présenté durant la phase 1). Les enjeux de l'issue du combat sautent au visage de læ lecteur·ice, qui commence à gigoter sur sa chaise. Le héros a conscience qu'il est en désavantage, mais il se bat tout de même de toute son âme. Læ lecteur·ice a carrément la trouille car rationnellement le héros est vraiment mal parti, mais il y croit quand même, parce que zut, c'est le héros quoi. Læ lecteur·ice est donc impacté émotionnellement, ses émotions encore plus mises à l'épreuve par l'écriture du combat qui fait appel à tous ses sens, de l'odeur de sang à la peur en passant par la fatigue puis par l'effort et l'acharnement etc.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONPhase 3 : le sadisme de l'auteur·ice (mentez pas, on est tous pareils.) Ou comment illustrer on ne peut mieux la notion de “yoyo” émotionnel. Vous voyez l'objet de toute façon, ce petit machin rond qui monte et qui descend ? Eh bien partons du principe, pour construire notre métaphore, que un “yo” = descendre, l'autre “yo” = monter. Yoyo. Voilà.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONDonc, phrase 3 : Premier Yo (on descend). Le héros tombe. En même temps, læ lecteur·ice le savait, et le héros le savait, le méchant est réellement plus fort que lui. Læ lecteur·ice a peur, ses craintes sont justifiées, son espoir du début diminue petit à petit.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONSecond Yo (on monte). Le héros est intelligent, très intelligent. Et il y a tous ces enjeux derrière lui qui le poussent à ne pas abandonner. Il a une brillante idée, un plan, une sortie de secours et prend l'avantage sur le méchant. L'espoir renaît petit à petit chez læ lecteur·ice, il pousse son héros mentalement comme s'il pouvait participer à son Genki Dama (les vrais comprendront). Allez bordel, ça va le faire, il y a trop de choses qui en dépendent.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONTroisième Yo (on redescend). Le héros a la victoire pendant un moment, mais ce ne sera pas suffisant. Peut-être à cause de l'intervention d'un autre personnage, d'un événement extérieur, d'une mauvaise décision au moment crucial... Au final, le méchant gagne, les conséquences sont désastreuses, peut-être même certains personnages vont-ils mourir. Læ lecteur·ice, qui y a cru si fort pendant un si court instant, est en PLS. Et la voix off dit “Victoire de l'auteur·ice par élimination.”

(et Crickett répond : va chier Infinity War).

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONVous voyez comment tous les éléments précédemment cités peuvent rendre prenante et inoubliable une scène d'action ?

 

 

III – CONCLUSION                                                                                                             

 

 

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONAlors ce dernier aspect d'une scène d'action est purement facultatif et ne dépend véritablement que de la volonté de l'auteur·ice (bien que certains lecteur·ice·s voient plus de choses sur un texte que l'auteur·ice iel-même). Mais cette “double-nature” est en général l'assurance d'avoir un impact encore plus profond sur læ lecteur·ice. Et c'est là que revient tout mon avant-propos sur le fait qu'une action est la réalisation d'une volonté. Lorsqu'une action a, aux yeux de læ lecteur·ice, une valeur “symbolique”, c'est que cette action n'aurait pas pu mieux donner existence à cette volonté motrice du départ.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONPar exemple : Le combat qui se passe dans la réalité reflète le combat interne du personnage. Cette scène d'amour est une métaphore de la problématique de l'intrigue, sur le fait par exemple de ne jamais réellement pouvoir atteindre ce qu'on souhaite. Cette dispute entre ces deux personnages a beaucoup plus de sous-entendus et de non dits, où chacun des deux partis défend ses valeurs qu'il a hérité de son histoire personnelle... Etc.

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTIONEnfin, les scènes d'action sont les scènes motrices d'un roman, ce sont ces scènes qui permettent au roman de réellement avancer quelque part, et se sont majoritairement ces scènes dont se souviendra læ lecteur·ice après avoir terminé sa lecture. Mon dernier conseil avant de clore ce long article, c'est (Conseil #6) de ne pas trop en faire. Moins c'est mieux. Placer vos scènes d'action au bon moment ne les rendra que plus fortes encore. Et même dans une histoire thriller sous haute-tension, laissez votre lecteur·ice souffler de temps en temps, se relever... le prochain coup qu'il recevra ne l'atteindra que davantage ! (niark niark niark).

 

 

IV – RESSOURCES ET ARTICLES CONNEXES                                                       

 

 

➳ À propos d'écriture : 5 conseils pour écrire des scènes d'action efficaces

 

 

RÉDACTION #3 : LES SCÈNES D'ACTION
Tags : Améliorer sa plume, Rédaction, Crickett
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#Posté le dimanche 11 novembre 2018 00:00

Modifié le samedi 06 mars 2021 09:09

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